Théodore, l’ancêtre

ThéodoreCrémieu
« Je l’ai connu petit, vif, avec des yeux vert clair, une belle barbe blanche soigneusement taillé en rectangle, un grand front auréolé de cheveux bouclés », Partage entre vifs, p. 21 (Photo Courtoisie de M. Ducongé)

De Théodore, une vieille photo, très effacée, a longtemps été la seule trace. Le livre de souvenirs d’Etienne, Partage entre vifs, en proposait un portrait. D’après lui, il naquit en Avignon en 1821 et « il y mourut en 1920 dans sa centième année ». Dès l’age de 12 ans, il travailla comme commis aux écritures chez Vidal, marchand drapier de la ville, car son père est mort « peu après 1830 ». Théodore finira par épouser la fille unique de son patron et eut quatre fils, Charles, Victor (le père d’Étienne), Julien et Robert. En 1890, devenu veuf, il s’est installé dans une maison situé au pied du rempart de la ville, au 39 de la rue du Four de la Terre. Là, il organise une vie réglée, avec l’aide d’une domestique, Marie. Le matin était consacré à la lecture du journal régional, et l’après-midi, il se déplaçait jusqu’au Cercle des Intimes pour y lire les journaux de Paris et la presse financière (il avait investi dans une entreprise américaine prometteuse dirigée par Henry Ford, mais également dans  l’Union Pacific Railroad Company (au moins jusqu’en 1912)…). Bien entendu, il parlait provençal, et ce qui est moins courant, était un ami de Frédéric Mistral. Il paraît qu’à la question « Comment ça va ? », il répondait invariablement, de sa voix forte,  « Comme un vieux ». Il me semble qu’Étienne, qui rapporte l’anecdote, a repris cette formule à son compte…

Grâce à Sébastien Ducongé, que je remercie ici publiquement, on peut compléter ce portrait. Théodore Isaac est tout d’abord le premier qui « perd » le x terminal du nom et retrouve ainsi l’orthographe de la ville de Crémieu, berceau lointain de la famille. Son père, qui meurt en 1833 à l’âge de 31 ans, va l’obliger à travailler tôt. Mais peut-être pas chez un marchand drapier (quoique…). En effet, c’est Abraham Hananéel (né le 10 mars 1802), le père de Théodore, qui, le 11 novembre 1825,  à Nîmes, épouse la nîmoise Pauline Vidal,  fille du marchand drapier. Sur l’acte de mariage, il se présente comme négociant, activité de la plupart des témoins. Le couple habitera rue Neuve à Avignon. Théodore se marie le 22 juin 1869 à Carpentras. C’est un négociant. Son épouse, Louise Esther Lyon, est la fille de Mardochée Joseph Lyon, marchand drapier en 1838 (métier déclaré sur l’acte de naissance de sa fille), mais agent de change (décédé) sur l’acte de mariage. On peut penser que Louise Lyon et sa mère vivaient à Paris jusqu’au moment du décès de Mardochée Lyon, en 1862, date à laquelle elles sont reparties dans leur ville natale, Carpentras.

Auteur : Crémieu-Alcan

Professeur en collège, Docteur en Histoire. Travaille sur les usages pédagogiques du web 2.0. Anime la classe Médias du collège Dupaty (une classe PEM) Site Perso : miscellanees33.wordpress.com, Les100livres.wordpress.com

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